30/03/2018. Depuis quelques années, l’environnement numérique à Madagascar a énormément évolué. Pour suivre cette évolution et pour une évolution rapide, l’État malagasy a mis en place quelques mesures qui donnent une meilleure image de l’état du numérique à Madagascar depuis 2016 grâce à un site web dédié et à des rapports d’activités semestriels.
Les derniers chiffres clés pour Madagascar

En interprétant le schéma ci-dessus, il est clair que l’utilisation du téléphone est pratiquement acquise pour l’ensemble de la population malagasy. C’est une avancée majeure pour le numérique dans la grande île si on fait abstraction des bouleversements que cela peut engendrer.
- Le plus gros des changements se produira sans aucun doute an niveau de la fluidité des communications surtout avec les zones enclavées.
- D’un point de vue économique, la vulgarisation des téléphones mobiles a favorisé les ventes en ligne par exemple, les échanges sur les réseaux sociaux ou bien encore le mobile money ou le mobile banking comme le fait déjà certaines banques et les opérateurs téléphoniques comme Telma, Orange ou encore Airtel.
- Enfin, cette ouverture aura certainement des répercutions sur la société en général puisque quand les informations circulent librement, c’est souvent un bouleversement radical qui se produit au sein d’une société surtout au niveau des idées, des mouvements de foule, des tendances…



On note également une grande évolution dans le taux de pénétration internet étant donné qu’en juin 2017, nous étions à 4,3 % selon le classement d’Internet Live Stats. Nous occupions alors la 28ème place au niveau de l’Afrique alors qu’en janvier de la même année, nous étions à la 44ème place. Les chiffres en provenance des études du Ministère des télécommunications diffèrent légèrement comme le montre le schéma ci-dessus, mais au final, affichent la même tendance à la hausse du taux de pénétration d’Internet.
Il y a plusieurs raisons à cela. Les opérateurs téléphoniques ont énormément investi dans les fibres optiques et les backbones. De son côté, l’Etat a mis en place plusieurs solutions comme des centres de formation et d’animation TIC, des points d’accès à internet, des distributions d’équipements numériques dans les écoles et les institutions publiques. En parallèle, la multiplication des vendeurs de software, de hardware et d’équipements informatiques, a nettement fait augmenter la demande.
Cela montre que l’ouverture au numérique est vraiment en marche à Madagascar bien que le taux de dispersion soit très faible. Pour l’instant, cette connectivité se concentre plus dans les grandes villes étant donné que c’est une technologie qui dépend énormément de l’électricité et que c’est encore l’une des grandes problématiques malagasy. En 2015, seulement 15 % de la population des grandes villes avait accès à l’électricité fournie par la Jirama et 4 % dans les campagnes malagasy.
En ce qui concerne l’usage du numérique au quotidien, il semblerait que :
- Facebook soit le réseau social le plus utilisé par les Malagasy à hauteur de 91,11 %, laissant loin derrière, Pinterest, YouTube et Twittter.
- Pour les moteurs de recherches, c’est Google avec 95,24 %, pour les systèmes d’exploitation sur PC, Windows est à 85,1 % .
- Pour les systèmes d’exploitation mobiles, Adroid arrive en tête avec un taux de 45,41 %.
- Pour les moteurs de recherche, Chrome est à 49,34 % tandis que Firefox à 38,92 %.
- Et pour les points d’accès à Internet, les 77,27 % des Malagasy semblent avoir l’habitude de se connecter à partir de leurs téléphones mobiles. Seulement 20,86 % de la population se connectent depuis un ordinateur.
Avec des prix de création de site Internet vitrine de plus en plus bas, l’usage du numérique à Madagascar devrait d’autant plus prendre de l’importance dans les années à venir.
Une plateforme de suivi gérée par l’État malagasy
Étant donné la grande potentialité du marché africain en rapport avec le monde numérique, la création d’une plateforme et la mise en place d’une méthode permettant le suivi de l’environnement numérique à Madagascar étaient inévitables. Ceux qui sont constamment connectés sur internet savent sûrement qu’il existe plusieurs méthodes pour suivre l’évolution d’internet, du numérique et de la technologie en général à travers le monde grâce à des sites comme Akamai.com, Hootsuite.com, Wearesocial.com ou bien encore Internetlivestats.com pour ne citer qu’eux. Il est également possible d’accéder aux résultats d’études réalisés dans d’autres pays ou par des cabinets d’expertises.
Pour Madagascar, c’est seulement à partir de la transition (en 2009 à peu près) que l’État s’est réellement intéressé à l’évolution numérique de la grande île. De belles idées ont été lancées à l’époque, mais il a fallu attendre quelques années encore, en 2016 exactement avant que des efforts allant dans ce sens voient le jour. Il y a eu tout d’abord la réalisation d’un site internet BAROMETRE DU NUMERIQUE où il est possible de suivre de près cette évolution et la réalisation de rapports semestriels Les Chiffres Clés du Numérique à Madagascar. Les informations y sont claires et concises, de quoi fournir une bonne base à tous ceux qui ont besoin de chiffres officielles.



Il semblerait qu’à Madagascar, la vulgarisation des TIC soit devenue une affaire d’État. Ce n’est pas étonnant quand on voit que seulement 1,6 % du produit intérieur brut (PIB) sont générés par le secteur du numérique. A titre de comparaison, déjà en 2009, en Tanzanie, le TIC représentait déjà 20 % de son PIB. Pour Maurice, en 2015, c’était 8 %. Et au Sénégal pour l’année 2017, c’est à hauteur de 8 %.
Pour faciliter cette ouverture au numérique, de nombreux ministères vont collaborer comme le ministère des postes et de la Télécommunication bien évidemment, le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère de l’Éducation nationale et celui de la santé publique. Il est également possible pour d’autres organismes non étatiques d’intégrer cette collaboration comme va le faire bientôt l’ONG Stileex Numafri spécialisée dans la distribution de services numériques comme des logiciels de gestion ou des hébergements web entre autres choses.