Is’art galerie par Tahina Rakotoarivony : quand passion devient réalité !

L’art… ce mot doux à l’oreille, il apporte tellement dans nos vies et nous aide à nous évader dans de nouveaux horizons. Un mot encore plus plaisant lorsque l’on vit à Madagascar où nous avons de nombreux et très talentueux artistes. Peintres, musiciens, danseurs… moult talents qui nous font vivre des moments exceptionnels. Tahina Rakotoarivony est l’un de ces virtuoses. Et lorsqu’on parle de lui, évidemment, Is’art Galerie vient de paire. Convivialité, ambiance, rencontre autant de mots qui qualifient ce lieu. Un havre pour les fins connaisseurs d’arts et une découverte pour les amateurs. Spectacle, exposition… tout se fait à l’Is’art Galerie. Un régal pour les yeux, pour les oreilles et tout ça autour d’un verre entre amis ou même en famille. Bref, c’est « LA » galerie à visiter ! Aujourd’hui, Stileex Post fait un zoom sur Tahina Rakotoarivony, un artiste aux multiples talents, mais aussi (et surtout), le fondateur d’Is’art Galerie. Un grand merci à lui d’avoir accepté de répondre à nos questions.

Qui est Tahina Rakotoarivony ?

Je me nomme Tahina Rakotoarivony, j’ai 39 ans. Je suis marié et j’ai la chance d’être un heureux papa. Côté artistique, en plus d’être peintre, je suis également sculpteur.

Je suis également le fondateur et le gérant d’Is’art Galerie. De plus, je suis le Président et le fondateur de l’association « La teinturerie ». Je me rends compte là, en faisant un rapide calcul, que cela fait 22 ans, depuis 1996 donc, que j’ai appris l’art du dessin. Quelques années après, en 2000, j’expose pour la première fois. Le titre de cette première exposition a été « Vakitany ».

Tahina Rakotoarivony, fondateur d’Is’art galerie

Ce qui signifie que ça fait maintenant 19 ans que je suis entré dans le monde professionnel de la peinture malgache. Durant les 8 premières années, je me suis consacré à la création, et c’est de là qu’est née mon envie de créer un salon dédié à l’art malagasy.

Parlez-nous des débuts d’Is’art Galerie

Deux principales raisons m’ont poussé à fonder Is’art Galerie en 2011. La première est que je suis un artiste. En tant que tel, j’ai besoin d’un lieu permanent pour exposer mes œuvres et promouvoir l’art. Ensuite, pour enseigner et transmettre les connaissances acquises avec mes anciens professeurs.

Je tiens à rappeler (ou à vous faire savoir) qu’Is’art Galerie se trouvait à Analakely dans ses débuts. Durant 4 ans, les passionnés de la culture et de l’art se sont donnés rendez-vous au centre-ville avant de se rendre ici à Ampasanimalo à partir de 2014.

Is’art galerie pendant ses premières années à Analakely

Pour la petite anecdote, ce lieu est appelé « La teinturerie parisienne » car il a été, auparavant, une laverie. Il nous est paru évident en nous y installant de garder ce nom et d’en faire le nom de notre association.

Quelles ont été les difficultés lors de la création de l’association et d’Is’art Galerie ?

Je dois avouer que le manque d’expérience, mais que j’ai acquis avec le temps, et le manque de ressources humaines ont été des freins au début. À cette époque, le concept d’Is’art Galerie était totalement innovant.

Le besoin de créer pour les artistes et le maintien permanent des relations extérieures sont importants dans le métier-passion que nous faisons. Et, aux prémices de notre galerie, les filières spécialisées de l’Université publique d’Ankatso n’ont pas encore été mises en place. Et pourtant, Dieu sait que nous avions besoin de professionnels de la communication !

De nombreuses questions ont traversé mon esprit à l’époque. Comment, pourquoi, pour qui … un casse-tête plus au moins embêtant, mais qui a permis à Is’art galerie de voir le jour, pour les artistes d’ici et d’ailleurs.

« La promotion et la valorisation de l’art contemporain à Madagascar » tel a été notre slogan à l’époque. Et même aujourd’hui, c’est ce qu’on véhicule à travers nos différentes activités. On a le devoir de promouvoir les artistes, de les aider à s’épanouir dans l’amour et la passion.

Sans compter que dans notre pays, certaines lois et réglementations ne sont pas appliquées. Comme la charte Florence qui dit que les matériaux artistiques ne doivent pas être taxés. Ce qui est un problème pour notre association.

De plus, les structures et infrastructures qui accueillent les artistes ne sont pas suffisantes. Heureusement qu’il y a la feuille de route de l’UNESCO, sur l’éducation artistique dans le secteur informel, qui nous aide vraiment beaucoup.

La salle d’exposition d’Is’art Galerie répond à un manque d’infrastructures selon Tahina Rakotoarivony

Informel, dans le sens où nous ne fournissons pas de diplôme même si les papiers d’Is’art Galerie sont en règle. Nous favorisons les échanges et l’éveil artistique.

Cependant, nous mettons tout en œuvre pour atteindre nos objectifs et promouvoir l’art. Pour moi, ce sont les difficultés que nous rencontrons depuis 8 ans.

Quels genres d’artistes fréquentent le plus Is’art Galerie ? Et quels types d’art véhiculez-vous ici ?

Nous avons à Is’art Galerie une salle d’exposition pour la peinture, la sculpture, la photographie et les installations artistiques. Is’art Galerie possède également un centre d’art numérique pour les cinéastes et les créateurs de films d’animation. Nous mettons aussi à la disposition des artistes une scène musicale et un studio d’enregistrement de bandes-son.

La scène musicale d’Is’art galerie

Un restaurant et une boutique d’art malagasy se trouvent en outre dans nos locaux. Tout cela pour apporter plus de convivialité et de la chaleur au cœur d’Is’art galerie.

Le restaurant et la cour d’Is’art galerie

Par conséquent, nous recevons tous les artistes qui répondent à ces besoins : des chanteurs, danseurs, poètes, peintres, sculpteurs, photographes, etc.

Par ailleurs, nous organisons des événements ponctuels, toujours dans l’idée de porter haut le « Kanto malagasy » :

  • une conférence le mercredi à 16 heures, un quizz à 19 heures,
  • une exposition le jeudi
  • un concert le vendredi

Qu’est-ce qui vous inspire, vous guide dans cette aventure ?

La première raison est, comme je l’ai dit, le manque d’infrastructures et de structures. Cela m’a vraiment aidé dans la création d’Is’art Galerie. Sans me vanter, nous sommes la première galerie à proposer de nombreuses activités. Je voulais un endroit qui réunisse toutes les facettes de l’art, de la danse au chant en passant par la peinture et autres.

Les voyages sont aussi pour moi une source d’inspiration dans la réalisation de ce métier-passion.

Quelle a été votre plus belle rencontre dans le monde de l’art ? Celle qui vous a le plus marqué ?

Ce qui m’a le plus marqué a été de représenter Madagascar lors de la convention de l’Union Africaine sur l’éducation artistique dans le secteur informel à Johannesburg. C’était pour appuyer la charte de l’UNESCO dont je vous ai parlé, mais aussi pour parler de notre pays, de nos difficultés artistiques à l’échelle mondiale. Et, bien sûr pour parler d’Is’art Galerie.

Avez-vous une œuvre préférée ?

J’en ai beaucoup qui sont exposées ici.

Mais, ma plus belle œuvre d’art a été le réaménagement de cette laverie en un lieu où tous les artistes peuvent se réunir.

Is’art Galerie, la plus belle œuvre de Tahina Rakotoarivony

Une petite anecdote sur votre galerie ?

Je ne peux pas faire d’autocensure sur moi-même, mais le fait d’essayer d’atteindre ses objectifs est important. J’ai fait un pilotage à vue dans la création d’Is’art Galerie et je peux faire des erreurs, mais je ne lâche rien.

Ce qui me plaît dans ce lieu est la réalisation d’un rêve et à travers Is’art Galerie, je veux concrétiser le rêve de tous les artistes sans exception. C’est pour cette raison que nous favorisons les échanges et les relations culturelles.

Un dernier conseil pour motiver et inspirer nos lecteurs

L’art est un droit que l’on doit appliquer. Le chant, la musique, la peinture, la poésie… et je demande aux jeunes de prendre le taureau par les cornes, devenez artiste maintenant.

La créativité est la réalisation de l’imagination, je vous invite à innover, à vous transcender. Les appuis viendront ensuite, l’argent est roi. Mais en matière d’art, l’amour et la passion sont les maîtres-mots.

L’art n’est pas un passe-temps, mais une passion, un métier et donnez vous les chances d’atteindre vos objectifs malgré les difficultés. Nous étions 2 au début et là nous sommes 25, pour vous dire qu’il ne faut jamais baisser les bras.

Tahina Rakotoarivony, un homme à la fois inspiré et si inspirant, un artiste tout simplement.

« NY ZAVA-KANTO DIA ZO HAMPIHARINA AMIN’NY MAHA-OLONA, DIA TSARA VOLAVOLOAINA »

Alors, suivez ce conseil et réveillez l’artiste qui sommeille en vous et à coup sûr, Is’art Galerie vous aidera !

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