La culture malgache représente une fierté nationale pour les habitants de Madagascar. Chaque ethnie du pays a ses valeurs, ses us et coutumes qui valorisent cet aspect tant estimé de la Grande Île. Un des accessoires malgaches très appréciés de la Grande Île est le lamba landy, communément appelé la soie. Et à bien des égards, le lamba landy malgache est, dans notre culture, celui qui joint le plus l’utile à l’agréable. Et les Malgaches prouvent cette utilité en disant : « velona hitafina, maty hifonosana ». En traduction simple : on le porte de la vie à la mort. Zoom alors sur cet accessoire fétiche des Malgaches.
Quelques mots sur le lamba landy malgache
Le lamba landy tire son origine des anciennes traditions. Il fut perçu autrefois comme le tissu de la noblesse. Et certaines couleurs représentaient même cette classe sociale. Aujourd’hui, modernité oblige, le lamba landy sied à tous et va de pair avec l’élégance et les événements habillés.
Homme ou femme, ce tissu convient à tous les genres et à tous les âges. Destiné au « mpikabary » il fut un temps, le lamba landy tend aujourd’hui à conquérir le cœur de Malgaches, surtout durant les « vodiondry » ou fiançailles traditionnelles malgaches et les cérémonies de mariage religieuses.

Le lamba landy malgache est aussi la matière première qui sert à tisser le linceul. Mal gré ou bon gré, ce noble tissu habille les malgaches pour leur voyage ultime dans l’au-delà. Ainsi, il sera la marque de prestige du défunt : les dessins et décors du « lambamena » seront les livres qui retraceront le vécu du mort. Tout ça pour vous dire que cette étoffe est un accessoire de valeur, reflet de notre culture et de nos traditions.
Le lamba landy malgache, une valeur sûre
Le lamba landy malgache est aussi la preuve que le talent artistique des malgaches est déjà acquis. Ce tissu produit grâce à la sériciculture, est le plus souvent l’oeuvre d’entreprises familiales qui transmettent méthodes de fabrication de génération en génération.
À Madagascar, de l’élevage des vers à soie à la fabrication du tissu, tout se fait dans le respect de la tradition. La qualité du tissu obtenue sera optimale, favorisant ainsi la longévité du lamba landy malgache. Le caractère fait main des arts malagasy fait leur réputation, et cette étoffe ne déroge pas à la règle.



Justement, c’est ce caractère qui fait du lamba landy un tissu de valeur et hors norme. Sans parler de ses couleurs tout simplement révélatrices de la nature de notre pays. Si nous avions l’habitude de voir des femmes habillées avec du lamba landy, les hommes sont de plus en plus attirés par ce produit.
Nous pouvons le constater grâce aux nouvelles créations des designers malgaches qui mettent à l’honneur les hommes et le lamba landy malgache. Et le résultat, en plus d’être surprenant, répond aux besoins du consommateur.



Sachez pourtant que cette mise en avant de la gent masculine n’écarte pas les stylistes l’envie de créer pour les femmes. Et la réputation du design, le goût et la qualité du tissu ne sont plus à faire. Et, mesdames pour réhausser votre look, optez pour un sac à main made in mada.



Outre les pagnes traditionnels, le lamba landy malgache se décline aussi de plusieurs manières. Nos artistes ont su, au fil des années, remettre au goût du jour l’amour pour ce tissu à travers ces :
- sacs
- nappes de tables
- couvre-lits
- …
Bref, toute une palette de créations artistiques qui fait nos envies.
Le « lambamena » ou la soie, pour nos défunts
Comme je l’ai dit plus haut, le lamba landy malgache est le dernier vêtement qui accompagne nos défunts. Dans notre culture et tradition, plus le nombre de « lambamena » ou linceul qui recouvre le mort est important, plus cela représente l’amour qu’on lui témoigne.
Le plus souvent, le premier linceul qui enveloppe le défunt est celui que ses enfants lui donnent. Dans la culture malgache, ce lamba landy est appelé : « lamba manolo-koditra ». Viennent ensuite ceux offerts par la famille proche et les amis, ainsi que les connaissances diverses. Et le dernier, et non le moindre, est celui que le conjoint offre pour son / sa compagne pour lui prouver son amour inconditionnel.
Évidemment, tous les morts ne peuvent pas être des parents. Lorsqu’il s’agit d’enfant, le « lamba manolo-koditra » est celui que les membres de la fratrie ou les cousins donnent. Et le linceul des parents clôturera cette cérémonie du « famonosana ».
Pour les habitants de Madagascar, l’habillage du défunt est sacré. Dès le premier linceul, chaque tradition est suivie aux millimètres près. De plus, le lamba n’est pas lacé n’importe comment, le défunt sera attaché sept fois, en allant (toujours) du haut vers le bas.



Sept parce que ce chiffre est sacré et que les lacets se placent sur les os forts du mort. À savoir : au-dessus du crâne, au niveau des épaules, sur les coudes, au niveau des poignets, sur les hanches, au niveau des genoux et pour finir les pieds. Lorsque le dernier linceul sera attaché, le premier lacet (celui de la tête) sera attaché par l’aîné mâle de la famille tandis que le dernier sera fait par le cadet.
Le lamba landy malgache est une partie importante de la culture et de la tradition malgache. Il nous montre que l’être humain a son importance autant dans la vie que dans la mort. Et jusqu’à maintenant, les Malgaches ont su donner à ce tissu la place qu’il mérite dans la société.
On se demande parfois pourquoi utiliser le « lamba mena » pour recouvrir un mort, mais pas un autre tissu. À part sa qualité assurée, la culture et la tradition malgache, il faut aussi noter qu’il est connu pour sa teneur. La décomposition du cadavre engendre du liquide qui produit des cellules nourricières de la soie, qui lui permettent de tenir jusqu’à une trentaine d’années.