Le générique reste toujours dans la tête avec son rythme endiablant qui nous met déjà au parfum. Il s’agit du manga « City Hunter » ou « Nicky Larson » pour les francophones. La sortie de son adaptation fut inopinée et inattendue. Philippe Lacheau (Babysitting 1 et 2 ou Alibi.com) et son équipe sont derrière cette grande idée. Le postulat de départ n’est donc pas nouveau aux fans et promet de prime abord un bon film. Chez Stileex Post, nous avons visionné l’œuvre dès sa sortie en salle et vous apportons un petit résumé. Attention, on vous prévient que certains détails pourraient vous spoiler, donc vous êtes prévenu !
Ce n’est pas le premier coup d’essai pour une adaptation en film !
Pour la petite histoire, le manga a déjà été interprété au grand écran en 1993 par l’acteur international chinois Jackie Chan. Cette version a plutôt été qualifiée de parodie parce que les seuls traits fidèles à l’œuvre originale n’étaient que le caractère obsédé, l’action et l’humour. Il y a eu aussi une adaptation en K-Drama du manga, nommé City Hunter, mais le thème principal et le story-board ont été fondamentalement modifié pour le public du pays et ne respecte pas le nom de l’œuvre.
Quant à celle de Philippe Lacheau, il a fait les démarches nécessaires en demandant l’aval du mangaka Tsukasa Hojo, le créateur de « City Hunter » en faisant une escale au Japon. Après quelques mois d’hésitation et de réflexion de la part du maître, il a donné son accord. La boîte de production a même accordé un budget confortable à la réalisation.
Pour résumer sans trop vous spoiler, l’histoire raconte l’histoire de Nicky Larson et Laura qui sont engagés par un certain Letellier pour retrouver le célèbre parfum de cupidon, qui à ce qui paraît peu rendre irrésistible celui ou celle le porte. De là découle une intrigue mélangeant comédie, humour (comme dans les sitcoms) et action en tout genre.
En gros, Nicky Larson comme film ça a donné quoi ?
Comme a l’habitude de l’équipe de Philippe Lacheau, c’est une comédie bien potache et très axée sur tout ce qui se passe sous la ceinture en termes de blagues. Le film s’accorde bien avec l’original sur ce détail et est bien nuancé. Mais celui-ci ne se démarque pas non plus, car le déjà-vu est flagrant. Le personnage principal est seulement décrit comme un « simple héros » lubrique au goût un peu prononcé sur la chose, assimilable à un James Bond pour le mode espionnage et cette attirance pour la gent féminine, et à un Benny Hill pour son style d’humour.

Niveau physique l’acteur principal s’est bien investit dans son travail parce que comparé au Nicky Larson du manga ou de l’animé qui est beaucoup trop grand, il a fait d’énormes efforts. Il a quand même pris 8 kg de muscle pour compenser et ça se voit bien durant les scènes d’actions.
En parlant de ça, les séquences de combat sont bien préparées et chorégraphiées faisant penser au film Marvel « Deadpool » qui a été la muse de Philippe Lacheau pour la bagarre. Course-poursuite en voiture, explosion, fusillade et bagarres à mains nues ou armées en tout genre foisonnent durant la séance. Au niveau de la réalisation, un réel investissement est constaté de la part de Philippe Lacheau. Il a fait au mieux en reproduisant des plans sortis tout droit de l’adaptation animée des années 90 du club Dorothée et ce n’est pas mal, ceci étant une demande spécifique de l’auteur. Sur la musique, ça provient du générique de la version animée qui ravira sûrement les fans de première heure.



Le duo Philippe Lacheau/Élodie Fontan (Nicky Larson et sa partenaire Laura) marche quand même bien avec leurs jeux d’acteurs assez drôles et attrayants. On a même droit à divers caméos comme la voix française de Ryo Saeba ou l’interprète du générique du début, à Didier Bourdon dans le rôle de Letellier, celui qui va être le commanditaire de Nicky et Laura pour la mission de retrouver le fameux parfum. On a aussi droit à une affluence d’invités surprises comme Gérard Jugnot, Dorothée (oui LA seule l’unique), Pamela Anderson ou même Audrey Lamy.
Mais malgré tout, ce n’est pas suffisant pour rendre grâce à ce manga culte des années 90. Il est difficile de rester concentré. Cela entre les blagues décalées pouvant parfois être lourdingues pour certains et l’intention de M. Philippe Lacheau de vouloir intégrer à 100% les traits de caractère de Nicky dans sa personnalité. Quant à sa partenaire, elle s’est rendue célèbre par sa manie à aplatir la tête du détective pervers par le terrible marteau 100T ! Mais dans le film, elle ne l’a pas sorti assez souvent voire vraiment peu, ce qui a enlevé un peu de goût à l’œuvre.
Certains pourraient le qualifier d’indigeste ou d’épouvantable à cause du certain personnage mal joué et de l’option « faites rigoler le public l’interprétation ira après » qui ne marche pas à tous les coups. L’œuvre originale n’est pas que d’humour, mais aussi du thriller policier et de l’action. Oscillé entre John Wick et Johnny English pour être à la fois sérieux et drôle n’est pas chose aisée et lasse le téléspectateur très vite. Bien tenté de leur part, mais insuffisant.
En résumé, ça donne quoi ?
Ça vaut ce que ça vaut ! Le film « Nicky Larson et le parfum de Cupidon » est quand même bien fait et interprété. Le créateur du manga M. Tsukasa Hojo a apprécié et a beaucoup ri en le regardant. Le seul hic dans l’histoire est le décalage énorme entre l’envie de Philipe Lacheau de respecter la trame originelle et la volonté du réalisateur de vouloir trop la faire à la sauce française. Ça a été une claque énorme pour les puristes, mais en tant que fan de première heure, le déconseiller serait une grave erreur. On aurait pu avoir pire comme celui de 1993 avec Jackie Chan. Donc celui de 2018 est à prendre avec des pincettes.
Après « alibi.com » ils ont vraiment frappé fort. Moi perso j’ai adoré. J’ai récemment regardé ce film et j’ai pleuré de rire :D. Ça m’a également rendu très nostalgique… Ils ont même repris la chanson originale. Avant de le voir, j’étais un peu sur la réserve, vu que « City Hunter » c’est quand même un manga culte, et les adaptations sont souvent décevantes. Et pourtant je n’ai pas été déçue. Alors, pour ceux et celle qui ne l’ont pas encore vu, je vous incite à le regarder. Il y a aussi un film de Philippe Lachau avec Tarek Boudali intitulé « Épouse-moi mon pote ». C’est aussi un film comédie.