Les « Zafimaniry », en avez-vous déjà entendu parler ? Il s’agit d’un peuple des confins du Sud-Est de Madagascar. Habiles pour travailler le bois, cette ethnie a construit un village entier sans clous ni autres attaches métalliques et dont chaque planche et poutre ont été sculptées à la perfection. C’est ce peuple détaché de toute technologie et dont le savoir-faire en modelage du bois n’a connu ni maître ni professeur que nous rencontrons aujourd’hui.
Zafimaniry c’est un peuple avant tout
Les Zafimaniry sont des habitants de Madagascar vivant dans le Sud-Est, principalement dans la région d’Ambositra. De nombreux artisans et sculpteurs de bois y ont vu le jour depuis le XVIIIe siècle, période où ils ont apprivoisé cette partie de l’île.

Le bois était la principale matière première des Zafimaniry. Et pourtant, ce siècle-là a été marqué par la déforestation, raison pour laquelle ils ont dû immigrer dans les hautes montagnes reculées.



Ce peuple se singularise par son habileté à fabriquer des meubles et des habitations. Il utilise une vingtaine d’espèces de bois précieux pour leurs constructions et chacune d’entre elles est relative à une décoration précise.
Chaque pièce est dûment travaillée à la main. Cette expertise traditionnelle est présente dans toutes les parties de la maison Zafimaniry. Poutres, murs en passant par les poteaux et les fenêtres, chaque détail est réfléchi et travaillé pour raconter une histoire.



Aujourd’hui, on peut recenser environ 25 000 Zafimaniry éparpillés dans des centaines de petits villages.
Comment se rendre en pays Zafimaniry ?
Pour vous rendre dans les villages Zafimaniry, il vous suffit de prendre la route nationale N°7, en direction d’ « Ambositra ». De-là, rendez-vous au petit village que l’on nomme « Antoetra ».
Vous pouvez vous y rendre de deux façons : soit par le biais d’une voiture louée avec un chauffeur, soit par l’intermédiaire d’un taxi-brousse. Pour la deuxième option, mon conseil est le suivant : « âme sensible s’abstenir ».
En effet, outre le départ crépusculaire du moyen de locomotion, le surpoids fait aussi office de petit bémol. Les transports étant très rares, les chauffeurs auront une tendance à emmener petits et grands, sacs, marchandises … Donc, pour votre confort et votre tranquillité d’esprit, nous vous suggérons le transport privatisé avec chauffeur expérimenté.
Préparez-vous pour une longue randonnée à partir d’Antoetra, aucune piste en direction des Zafimaniry n’est praticable à ce jour. Attention, Antoetra n’est pas encore un village Zafimaniry. C’est à 10 km de là que commence votre totale aventure dans un paysage en bois, dans le village d’Ifasina.



Ensuite, vous serez invités à parcourir les villages d’Ankidodo et de Sakaivo, qui vous demanderont quelques efforts physiques, sachant que les Zafimaniry se sont reculés dans les montagnes.
Vous serez immergé dans des villages où aucune technologie n’existe, mais où la découverte et la fraternité régneront en maîtres. Et si vous avez de la chance, les habitants locaux vous proposeront du bon « taoka gasy ».



Inscription de l’art Zafimaniry au patrimoine mondial de l’UNESCO
Grâce à son individualité culturelle, l’art Zafimaniry a été inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est au travers de ces pièces sans clous et sans charnières ni matières métalliques que l’art Zafimaniry a su se distinguer.
Le tenon et la mortaise feront office d’assembleurs et garantiront l’aspect traditionnel du travail. Sachez aussi que ce principe fait que les maisons Zafimaniry sont 100% démontables. Cet art compte parmi les figures emblématiques de l’architecture malgache.
Décorez vos maisons avec une touche « gasy gasy »
Les origines des Malgaches ont offert au pays de nombreuses sources d’inspiration pour produire les produits d’art majestueux. À l’instar du papier antemoro, le travail du bois Zafimaniry est un héritage des Arabes, mais aussi des Austronésiens et des Scandinaves.



Les décors inscrits sur chaque pièce sont des vecteurs des valeurs du peuple. Les croyances et sagesses ancestrales sont aussi marquées sur les fabrications. On peut prendre comme exemple le Tanamparoratra qui signifie toile d’araignée ou le Papitantely ou rayon de la ruche.
Le premier exemple est le symbole des liens familiaux tandis que le second est le signe de la vie en société. La situation sociale d’une personne peut aussi y être représentée.



Les décors réalisés par ce peuple sont les témoins du lien profond qui les unit à la terre et à la nature. Ce sont également les symboles d’une magie ancestrale qui instaure une protection à la communauté. Et cette magie, cette union à la terre et à la nature est, à bien des égards, le secret de la bonne réalisation des Zafimaniry.
Félicitations!
Respect pour tous les artisans du bois Zafimaniry.
Pour ma part, je suggère la découverte du Paulownia Shantong 3 à croissance rapide. C’est un bois léger, souple et étanche à l’eau, de plus il a une forte densité et un enracinement profond qui lui permet de stabiliser les terrains érodés par la pluie et lutte contre la déforestation, il résiste à l’embrasement jusqu’à 380 degrés Celsius. C’est un bois noble qui se laisse facilement sculpter.
Cela peut permettre de revenir sur des lieux abandonnés à cause de la déforestation. Et surtout de rester autonome en charbon de bois qui est produit en cycle court de 25 semaines.
Dans tous les cas, je souhaite longue vie à ce peuple d’artisans du bois.
Cordialement,