02/05/2019. Notre article du jour aborde une thématique qui, aujourd’hui encore, reste très stéréotypée dans tout le monde entier : « la perception du handicap ». Mais les Tananariviens ont-ils la même vision que le reste du monde ? Alors, pour éclaircir ce problème entre la perception et la réalité par rapport à l’handicap à Madagascar. Que ça soit physique, mentale ou sensorielle, nous, chez Stileex Post, avons effectué un sondage sur ce thème dans les quatre coins de la capitale de Madagascar.
Et afin de mieux comprendre le comportement et la réaction des citoyens d’Antananarivo face au handicap, journalistes et enquêteurs dynamiques que nous sommes, avons réalisé ce sondage sur un échantillon de 879 personnes. Cet échantillon est bien évidemment représentatif de la population Tananarivienne, âgée de 18 ans et plus dans toutes les catégories socioprofessionnelles.
Sommaire
- La perception du handicap à Madagascar en image
- Les personnes handicapées sont des personnes comme les autres
- De l’émotion positive envers ces personnes handicapées
- Le mur de la ségrégation : il existe ou non ?
- Les « invalides » subissent beaucoup trop de difficultés au quotidien
- Tout le monde a le droit de travailler
- L’État doit montrer l’exemple
- Que peut-on conclure de cette perception du handicap par les Tananariviens ?
La perception du handicap à Madagascar en image
Les personnes handicapées sont des personnes comme les autres
Certes, cette thématique est plus ou moins délicate, mais l’on peut déjà affirmer qu’une bonne majorité des citoyens de la Ville des Mille est assez ouverte d’esprit. En effet, la quasi-totalité des Tananariviens (82%) considère les personnes handicapées comme étant des personnes à part entière. Si les citoyens de la capitale ont accepté l’égalité des genres, l’acception des 18% des handicapés comme toutes les personnes est encore très sensible actuellement.
En effet, ces 18% des sondés ont avoué voir les handicapés comme des personnes très différentes. Certains les jugent comme étant des personnes fragiles (3%), voire même inadaptées (4%). Mais 74% des Tananariviens croient corps et âme que les personnes handicapées sont tout simplement des personnes comme les autres. Il y a même ce 1% qui estime que les handicapés sont des personnes fortes.



De l’émotion positive envers ces personnes handicapées
En creusant un peu plus loin, nous avons pu découvrir les vrais sentiments des habitants d’Antananarivo vis-à-vis des personnes handicapées. Même s’ils ne les montrent pas très souvent, 94% des Tananariviens sondés émettent beaucoup de sentiments positifs envers leurs confrères que l’on appelle aussi les « invalides ».



Selon les spécialistes, un acte de sympathie (55%) ou juste d’admiration (39%) au quotidien peut procurer des effets bienfaiteurs aux handicapés. Mais il reste encore les individus indifférents (3%), et ceux qui, malgré eux, ressentent toujours de la peur (2%) en voyant des personnes handicapées.
Le mur de la ségrégation : il existe ou non ?
Bien que les Tananariviens soient très sensibles par rapport aux personnes handicapées, ces derniers sont indécis sur l’existence d’une quelconque ségrégation. En fait, même si 41% des citoyens d’Antananarivo contestent le fait qu’il y ait aujourd’hui un vrai mur séparant les invalides des autres personnes, 57% d’entre eux ne sont pas totalement d’accord sur ce point. Selon 60% de ces derniers, la lutte contre cette ségrégation commence dès le plus jeune âge.



Les « invalides » subissent beaucoup trop de difficultés au quotidien
Bien sûr, les habitants de Tana se montrent très compréhensifs vis-à-vis des personnes ayant un handicap. Selon eux, avoir un handicap ne signifie pas du tout de renoncer à avoir une famille ou partir en voyage (81%), à étudier et être indépendant (80%), à abandonner sa vie amoureuse ou sa carrière professionnelle (79%) ou juste faire du sport (72%).



Mais même si les habitants de la Ville des Mille restent modestes et indulgents dans la majorité, cela ne résoudra pas vraiment les différents problèmes supportés par les invalides dans leur vie quotidienne. Il existe toute une liste de soucis permanents pour les personnes handicapées, mais voyez ci-dessous les principales difficultés qu’ils peuvent avoir :
- le regard des autres : 20%
- le problème du déplacement : 20%
- la difficulté dans l’emploi : 18%
- la difficulté dans les études : 17%
- les moqueries : 12%
- l’accès à certains lieux : 7%
- les préjugés : 5%
- la solitude : 1%



Tout le monde a le droit de travailler
Hormis le regard (blessant) des autres ou le problème du déplacement qu’ils doivent supporter chaque jour, le handicap physique, mental ou sensoriel est un grand barrage pour trouver un emploi à Madagascar . Par ailleurs, 52% des citoyens de la capitale pensent que seule une minorité des personnes handicapées est apte à travailler, tandis que 32% pensent le contraire.



Les Tananariviens, à 66%, confirment que malgré les bonnes compétences d’une personne, les recruteurs évitent de l’embaucher à cause de son « handicap ». Même avec les droits des travailleurs handicapés dans le secteur privé ou public, la plupart des entreprises se répètent en disant que cette « différence » pourrait nuire à la production en qualité et en quantité. Heureusement qu’il reste encore 32% qui croient sincèrement que les entreprises sur Tana ne font pas de discrimination. C’est déjà un bon point à jouer.
L’État doit montrer l’exemple
Aujourd’hui, plusieurs organisations, associations privées et autres sont dévouées aux aides sociales pour les personnes handicapées. Mais même avec toutes les différentes assistances, les personnes sondées pensent (81%) que l’État se doit d’aider financièrement les personnes invalides, surtout avec le coût de la vie actuel. Bien sûr, s’il existe déjà des projets ou des programmes allant dans ce sens, les autorités publiques doivent montrer l’exemple en fortifiant exclusivement leurs stratégies d’aide sociale et surtout financière pour les personnes handicapées.
Que peut-on conclure de cette perception du handicap par les Tananariviens ?
Il est clair que les Tananariviens sont très sensibles sur le sujet du handicap. Ces derniers font preuve de compréhension, de sympathie voire d’admiration envers les handicapés. Quoi qu’il en soit, les personnes avec une ou plusieurs invalidités continuent chaque jour de subir les mêmes différents problèmes à cause des comportements inappropriés de certains : regard blessant des autres, indifférence et non-respect… qui peuvent engendrer des difficultés au travail ou à l’école. Si vraiment 82% des citoyens de la capitale de Madagascar perçoivent les invalides comme des personnes à part entière, aussi ces derniers se doivent de respecter les droits des personnes handicapées par le biais des aides sociales et financières apportées par les diverses organisations et associations, sans oublier les autorités malgaches.