28/12/2018. Nous sommes bien loin de l’époque où un individu pouvait entreprendre les études universitaires de son choix puis exercer le métier de ses rêves. Avec tous ces jeunes qui se plaignent d’être au chômage, nous pouvons au moins admettre une chose : ce n’est pas facile de trouver un emploi. Pire, ce n’est pas facile de trouver un emploi qu’on aime et, justement, chez Stileex, on voulait savoir si les Tananariviens aimaient leur travail et si oui, à quel point ?
Comme à notre habitude, nous sommes descendus dans les rues d’Antananarivo et nous avons interrogé les personnes en activité sur ce qu’ils en pensent. On vous partage les résultats du sondage dans cet article.
Vue d’ensemble sur la perception de l’univers de l’emploi dans la capitale
Les Tananariviens aiment leur métier !
Comme je le disais en introduction, il faut trimer dur pour trouver un emploi par les temps qui courent. Ainsi, on aurait tendance à penser (moi en tout cas) que bon nombre de Tananariviens en activité sont des êtres frustrés qui se résignent dans leur gagne-pain sous prétexte que c’est toujours mieux que rien. « Zara ary misy an’io ! ». Et bien figurez-vous que non 93% des personnes interrogées affirment aimer leur métier !
Même en zoomant sur chaque catégorie, la tendance se confirme : chez les salariés et les cadres, ils sont 94% à aimer leur métier. Ils sont 92% chez les travailleurs de la profession libérale et 94% chez les artisans, agriculteurs et commerçants.



Et ce n’est pas fini. À la question : « Vous considérez-vous comme épanoui dans votre travail ? », une écrasante majorité (83%) avoue que oui. 14% sont plus mitigés et se considèrent comme un peu épanouis, et seulement 3% se déclarent pas du tout épanouis. Eh ben ! À en croire ces chiffres, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles pour la majorité.
Pour un tiers des Tananariviens, leurs métiers leur suffisent
Nous nous sommes aussi intéressés à la question de la suffisance et notamment à celle de l’adéquation métiers/besoins. Questionnés sur le sujet, 36% (soit plus d’un tiers) du panel affirment que leur métier suffit à subvenir à leurs besoins. 31% avouent ensuite que c’est tout juste suffisant et 21% que ce n’est pas vraiment suffisant. Enfin, ils sont 10% à avouer que ce n’est pas du tout suffisant. À noter que 2% des interviewés n’ont pas souhaité se prononcer sur le sujet.
Par ailleurs, pour conforter davantage leur amour pour leur travail, nous leur avons demandé subtilement s’ils accepteraient un CDI si on leur en proposait un là, tout de suite. Les 50% (soit la moitié) ont été catégoriques : ils refusent de quitter leur travail actuel pour un CDI. 31% accepteraient de suite, sans discuter, et 18% ont posé des conditions. En se penchant sur cette dernière portion, on y découvre que 71% veulent bien quitter leur emploi si on leur proposait un salaire satisfaisant. On en a ensuite 25% qui n’acceptent que si la nouvelle activité est intéressante et 1% que si le lieu de travail est proche de leur domicile.



En segmentant les répondants par catégorie, il s’est avéré que la tendance ne change pas beaucoup. Néanmoins, l’on remarque que les personnes de professions libérales et les artisans, agriculteurs, commerçants sont moins enclins à accepter un CDI. Ils sont respectivement 55% et 54% à refuser, contre 40% pour les salariés et les cadres.
Conclusion de ce sondage sur l’univers de l’emploi à Antananarivo
Suite à ce sondage, le doute n’est plus permis : on peut affirmer haut et fort que les Tananariviens aiment leur travail. Ils sont tout de même un énorme 93% à affectionner leur job et cerise sur le gâteau : 83% avouent même s’y épanouir, sans parler du fait que pour la moitié des personnes interrogées (50%), il n’est pas question d’abandonner leur gagne-pain actuel même si on leur proposait CDI.
Autre fait marquant : même si l’argent ne fait pas le bonheur, les Tananariviens savent que son insuffisance peut effectivement faire leur malheur xD. Si l’emploi représente bien plus qu’une simple source de revenus pour certains, ne nous voilons pas la face et admettons que si on se tue à la tâche, c’est pour manger, se vêtir, avoir un toit, bref, pour vivre. Tout ça pour dire que la question de la rémunération pèse quand même lourd dans la balance. La preuve ? 71% des sondés, parmi les 18% qui posent des conditions pour quitter leur emploi, n’acceptent de quitter leur emploi actuel que s’ils peuvent bénéficier d’un salaire satisfaisant. On constate donc que les Tananariviens ont une grande motivation professionnelle.
Enfin, l’on remarque également que pour le tiers des sondés (36%), le salaire suffit à couvrir les dépenses de base. Ce qui est déjà un point assez positif selon moi, considérant la perception du coût de la vie par les Tananariviens.
Note de la rédaction : Vous avez une question sur Madagascar qui vous turlupine ? Un sujet qui vous démange ? N’hésitez pas à le poster dans les commentaires, nous l’inclurons sûrement dans nos prochains sondages !
Retrouvez également ici tous les sondages et études statistiques menés par l’équipe Stileex à ce jour.